Publié dans Editorial

Objet de convoitise !

Publié le vendredi, 09 septembre 2022

L’église, en terrain de chasse convoité, suscite les intérêts des politiques peu crédibles. En cette veille des échéances électorales, les ouailles des églises de telle ou telle dénomination sont très sollicitées par des acteurs politiques mal-en-point. Les quatre « grandes » églises ou « Fiangonana zokiny » en comparaison aux « Fiangonana zandriny » taxées à tort ou à raison de « sectes », des terrains de chasse privilégiés, font l’objet malheureusement de convoitise de premier plan. « Fiangonana zokiny » ou « Fiangonana zandriny », tous dans le même paquet ! Une chasse normalement interdite. En tout cas, malsaine !
Dans un espace naturel, officiellement déclarée « zone protégée », toute chasse est punie par la loi. C’est du braconnage pur et simple ! Il s’agit d’un domaine réservé pour la protection des espèces en voie de disparition. Ainsi, le braconnage est formellement interdit. N’empêche que des chasseurs sans vergogne plutôt des braconniers sans loi ni foi parviennent à abattre des animaux sauvages hyper protégés. Ils font partie des réseaux de criminels de connivence sinon de mèche avec certains responsables hauts placés du régime.
L’église est-elle une « zone protégée » ? Les fidèles paroissiens seraient-ils des animaux sauvages en voie de disparition ? Négatif ! Cependant, de par sa nature, un espace dédié à annoncer la bonne nouvelle sinon à entretenir la foi, une église est mal appropriée pour des activités politiques dont la finalité consiste à conquérir le pouvoir, à siéger au sein d’un Gouvernement voire à diriger l’Etat. Une ambition politique normale pour un parti ou formation politique. Seulement, l’église n’a aucune vocation politique… politicienne. Elle n’est pas appelée à s’ingérer dans les affaires politiques tout comme la politique par extension l’Etat ne doit pas fourrer son nez dans les affaires internes de l’église du moment qu’elle respecte les lois en vigueur et qu’elle ne trouble point l’ordre public. La séparation de l’Etat et de l’église figure presque dans toutes les lois fondamentales des pays du monde. En fait, elle date depuis des décennies.  Bref, l’Etat et l’église ont chacun leur mission qu’il ne faut jamais confondre. Et donc, vouloir recruter ces sympathisants pour grossir les rangs des futurs électeurs au sein de l’église frise le scandale voire le non-sens tout court.
En effet, il est toujours scandaleux de devoir constater que l’église et autres lieux de culte religieux soient réduits en banal objet de convoitise à la merci des politiciens sans scrupules. Espace privé dédie au recueillement et aux relations intimes entre les croyants avec leur Dieu, l’église est un lieu sacré que tout homme politique mal barré n’a aucun droit de profaner.
Ce dimanche 4 septembre, le dernier jour des JMJ – X à Antsirabe, lors de la grand-messe de clôture à Antsahatanteraka, des candidats potentiels de 2023 se bousculent au portillon. Ils s’arrachent le cadre du grand angle des caméras rien que pour le plaisir du « m’as-tu vu, je suis là ! ». 
Evidemment, il n’y a pas de loi qui interdit aux politiciens de « pêcher » dans les « eaux interdites », lieux réservés au culte religieux. Néanmoins, il y a un minimum de respect aux choses spirituelles. 

Ndrianaivo




L’église est-elle une zone protégée ?

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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